Test drone DJI Spark en montagne

Voici déjà plusieurs années que je me tâtais à acheter un drone.

Passionné de photos de montagne, je me suis finalement décidé à acheter le DJI Spark.

Disons-le de suite, le Spark n’est pas l’outil préféré du photographe éclairé. Ce dernier préfèrera probablement de belles images tirées d’un réflex full frame agrémenté d’une optique au piqué et à l’ouverture irréprochables, ce que le Spark ne propose pas. Mais, me concernant, je privilégie de plus en plus le poids en montagne, et je souhaitais également tenter de nouveaux modes de prise de vue.

Le DJI Spark dans sa boite polystyrène permet de le protéger et de ranger trois batteries : l’une sur l’appareil, et une de chaque coté.

Le Spark présente l’avantage de la légèreté (300 grammes pour le drone avec batterie, 500 grammes dans la boite en polystyrène avec 2 batteries et les hélices de rechange) et d’un très faible encombrement. La boite en polystyrène est également très pratique pour son transport en sac à dos, sans avoir à se soucier de la proximité avec le matériel de montagne souvent contondant (couteaux des skis de randonnée, mousquetons, broches à glace, etc…), ni de la compression souvent forcenée de tous les composants du sac à dos que l’on bourre d’affaires.

Image du monastère du Simplon prise par le DJI Spark. La luminosité est ici idéale. Notez que l’image n’est pas retouchée. Les couleurs sont très vives.

En plus d’être léger, le Spark produits de belles images, similaires à celles des smartphones haut de gamme, eux mêmes au niveau des appareils photo numériques compacts. Les couleurs sont un peu saturées. Pour mémoire, le Spark photographie en 12 Mpixels, et filme en full HD à 30 images / seconde.

On est loin de la qualité des hybrides ou des réflex. Cela se verra lorsque l’on zoomera les photos, les détails n’étant pas au rendez-vous. Inversement, la fragilité des Appareils Photo Numériques les rend difficilement transportables dans les mêmes conditions. Et, surtout, si tous produisent des images, il faut reconnaître que leur utilité diffère.

La praticité du drone en montagne, vs les APN ?

S’il est très facile de sortir un appareil photo pour shooter un paysage en 30 secondes, il en va tout autrement du drone. Il faut compter le temps de le sortir de sa boite, de le mettre en route, qu’il capte les satellites, et la radiocommande…. C’est long ! Bien plus long que la prise d’une photo. Et c’est là l’inconvénient majeur du drone en montagne, surtout si l’on est en groupe. Il faudra donc souvent être en décalage de pause avec les autres membres du groupe qui partiront souvent avant que l’on ait replié le matériel.

Mais l’usage n’est pas identique à l’appareil photo. Le drone ne sert pas à prendre des photos comme le ferait n’importe quel APN. Il sert à produire des panoramas ou des photos inhabituels du fait des positions aériennes possibles. Il permet également de produire des panoramas sphériques immersifs à 360° très facilement. Voir la rubrique « panoramas immersifs » pour quelques exemples.

Le drone et l’altitude ?

J’ai testé le drone à plus de 3000 mètres d’altitude, sans aucune difficulté. Le Spark est vendu pour voler jusqu’à 4000 mètres d’altitude. Je n’ai pas encore testé de telles conditions, mais à 3000 mètres aucune différence avec le vol dans la vallée.

Le drone et le froid ?

Sur ce sujet en revanche, je me suis aventuré à l’utiliser par -15°C, avec du vent. On est donc bien en deçà des préconisations constructeur qui stipulent de ne pas descendre en dessous de 0°C.

Le vent augmentait intensément la sensation de froid. Force est de reconnaître que le Spark n’a pas montré de problème particulier lié au froid. Une alerte sur l’application DJI Go 4 (sur Android) prévient l’utilisateur que les batteries sont moins efficientes par basse température. Il est vrai que l’autonomie était plus faible qu’habituellement, mais le vent très présent peut aussi l’expliquer, le drone devant sans cesse contrer le vent pour maintenir sa position stationnaire. Toujours est-il que je n’ai pas constaté de baisse soudaine de la tension des batteries.

En revanche, après une utilisation par températures très basses, la charge stoppait alors que les batteries ne se chargeaient qu’à 60 et 70%. J’ai procédé alors à deux cycles de décharges / recharges complètes pour remonter à 100% de charge effective.

Le drone et le vent ?

Il est parfois difficile de lâcher le drone depuis un sommet aux faces verticales, de crainte de le voir chuter sans possibilité de le récupérer. Cette crainte est d’autant plus vive lorsque le vent est présent, ce qui, en montagne, s’avère assez fréquent il faut bien l’avouer.

Assemblage d’images de panorama pris au sommet du Spitzhorli par fort vent. L’effet sur le soleil n’est pas du au vent, mais au nuage et à l’optique. La stabilité est étonnamment bonne dans de telles conditions de vent. On distingue les hélices en haut du panorama. Cette présence est due à un mauvais réglage de l’assiette de la caméra de ma part, qui a été corrigé depuis.

Mais le Spark est d’une stabilité désarmante. Certes, mieux vaut éviter les tempêtes. Mais les quelques vents marqués (et froids) auxquels je l’ai soumis ne l’ont pas rendu instable. A noter que je disposais toujours de plus de 10 satellites pour chaque essai.

En revanche, le vent empêchait parfois la réalisation des panoramas sphériques (ceux qui nécessitent 46 photos). Le drone se bloquait systématiquement face au vent, ne parvenant pas à se stabiliser dans  la bonne position. Je me suis rabattu sur les photos de panoramiques simples, verticaux ou horizontaux comme celui présenté ci-dessus.

Le drone et l’humidité ?

L’humidité est une autre composante de la montagne. Qu’elle soit directe (pluie, neige), ou indirecte (nuages, brouillard), elle est souvent présente.

Je n’ai pas tenté d’utiliser le Spark sous la pluie. Mais j’ai déjà utilisé le drone sous une neige fine et très froide. Il m’est revenu couvert de givre. Là encore, rien de notable, si ce n’est que j’ai toujours pris beaucoup de soin à le sécher après chaque utilisation (radiateur, mouchoir en papier pour le sécher).

Il ne faut toutefois pas exagérer. Le drone n’est pas étanche, et je suppose qu’une utilisation prolongée sous la neige ou la pluie le rendrait rapidement inopérant.

Conclusion

Le DJI Spark est décidément un très bon drone. Certes, il ne s’agit pas d’un outil professionnel. Les images pour cette utilisation manquent de piqué, les saturations des couleurs sont trop importantes. Mais il est idéal pour une utilisation de loisir et revenir avec de belles vidéos et photos étonnantes.

Pour Contre
  • Pilotage très facile. Le drone se maîtrise aisément au bout de quelques sorties.
  • Stabilité par fort vent étonnamment bonne.
  • Résistance de l’appareil aux chocs et à l’humidité.
  • Qualité des images indéniable. On est ici au niveau des meilleurs caméras de sport.
  • Qualité et stabilité des vidéos étonnantes (voir l’exemple de film sur ce site dans la rubrique vidéo).
  • Nombreux choix de modes photo : panoramas sphériques, verticaux, horizontaux, etc.
  • Recharge possible par câble USB (ce qui n’est pas le cas du MAVIC PRO).
  • Qualité de la transmission radio (on  perd souvent la transmission au delà de plusieurs centaines de mètres. Lorsque la liaison est perdue, le drone revient alors automatiquement à son point de départ).
  • Vidéo limitée au full HD à 30 im/s (mais le 4K nécessite aussi un autre matériel de traitement et de visualisation).
  • Saturation des couleurs.
  • Plage dynamique mériterait d’être plus importante.
  • Fixation des batteries : il m’est arrivé, au début, qu’une batterie se détache en plein vol (le drone est heureusement tombé dans la neige). Depuis, je veille à ce que la batterie soit bien fixée avant chaque départ.

Mont Buet depuis la gare du Buet (lieudit)

D+ / D- : 1700 mètres / 1700 mètres

Durée :

Départ : Gare du Buet (prox. de Vallorcine). La gare est desservie par le train qui parcourt la vallée. Un grand parking jouxte la gare pour se garer. Le sentier débute juste de l’autre côté de la route.

Difficulté : 4/5 (longue randonnée)

Le Buet était également nommé le « Mont Blanc des dames », parce qu’il s’y s’apparente par son dénivelé et constitue un très bon entrainement pour qui veut gravir le sommet des Alpes.

La similitude s’arrête là. La montée au sommet du Buet s’effectue sur chemin, et seuls quelques névés résiduels inoffensifs peuvent parfois se présenter vers 2600 mètres ou en dessous du sommet.

Après une courte traversée d’un alpage menant au hameau, la montée au Buet débute dans la foret puis longe rapidement le torrent de Bérard. C’est une superbe vallée ombragée, très fréquentée des randonneurs et dont le sentier est très agréable, alternant replats et montées plus raides. Le dénivelé est faible jusqu’au refuge (le refuge est situé à 1924 mètres, soit à moins de 600 mètres du départ).

Compter 2 heures pour atteindre le refuge. Certains apprécient d’y passer la nuit pour couper l’itinéraire. C’est aussi un des refuges du Tour du Mont Blanc.

Mais, d’ici, il reste encore à gravir près de 1200 mètres !

Le sentier devient nettement plus raide à l’arrière du refuge (il démarre à droite du refuge). On le remonte jusqu’à des éboulis où l’itinéraire est très bien marqué par les cairns. C’est une partie qui n’est pas spécialement délicate mais qui demande de l’attention comme tout itinéraire dans des éboulis dont la taille des rochers est moyenne. On trouvera du plaisir à chercher le chemin idéal entre chaque cairn.

Plus haut, le sentier change à nouveau de nature. L’alternance d’éboulis et de rochers laisse place à un sentier poussiéreux et bien stable sur pierrier. La pente est moins soutenue et permet de se reposer dans cette partie. Derrière soi, en s’élevant, le massif du mont blanc se découvre dans sa globalité. C’est à la « table du chantre » que la vue devient suffisamment dégagée sur le massif. La table du chantre est nommée ainsi car Marc-Théodore Bourrit, surnommé le « chantre du mont blanc » aimait venir y peindre ou écrire des hymnes dédiés au sommet des alpes.

D’ici au sommet, il reste encore 350 mètres à gravir. Le sentier monte vers l’est. On peut d’ailleurs prendre sur l’arrête, la vue y est superbe, et on y rencontre fréquemment des bouquetins.

Rapidement, le sentier devient plus raide et les lacets très serrés. L’avantage est que l’on monte vite le dénivelé… l’inconvénient est que ça monte ! On se dirige droit sous le relai radio (visible de loin par son antenne et ses panneaux photovoltaïque).

Sous ce relai, l’itinéraire part sur la droite (indication) et arrive à la crête. De là, le sentier dévie sur la gauche de la crête pour rapidement rejoindre un grand replat sur lequel il suffit de se diriger tout droit en direction du cairn sommital. Le sommet est tout proche, cette fin de sentier est presque reposante et permet de finaliser une randonnée face à une vue grandiose. Rappelons que le Buet est un des plus hauts sommets de ce coté du massif.

De là, la vue est dégagée sur 360 degrés. Époustouflante par beau temps. Profitez de ce moment superbe.

La descente s’effectue par le même itinéraire. On peut s’arrêter au refuge pour manger (je conseille la croûte Bérard qui passe bien) et faire une pause pour profiter de l’agréable descente depuis là. Notez que le casse croûte est autorisé sur la terrasse dès lors que vous consommez.